Contes à Ninon 
 
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Title: Contes a Ninon 
Author: Emile Zola 
Release Date: February, 2005 [EBook #7462] [This file was first posted on May 4, 2003] 
Edition: 10 
Language: French 
Character set encoding: ISO-8859-1 
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Sergio Cangiano, Carlo Traverso, Charles Franks and the Online Distributed 
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ÉMILE ZOLA 
CONTES Á NINON 
 
TABLE DES MATIÈRES
A NINON 
SIMPLICE 
LE CARNET DE DANSE 
CELLE QUI M'AIME 
LA FÉE AMOUREUSE 
LE SANG 
LES VOLEURS ET L'ÂNE 
SOEUR-DES-PAUVRES 
AVENTURES DU GRAND SIDOINE ET DU PETIT MÉDÉRIC I. Mes héros II. Ils se 
mettent en campagne III. Léger aperçu sur les momies IV. Les poings de Sidoine V. Le 
discours de Médéric VI. Médéric mange des mûres VII. Où Sidoine devient bavard. VIII. 
L'aimable Primevère, reine du royaume des Heureux. IX. Où Médéric vulgarise la 
Géographie, l'Astronomie, l'Histoire, la Théologie, la Philosophie, les Sciences exactes, 
les Sciences naturelles et autres menues Sciences. X. De diverses rencontres, étranges et 
imprévues, que firent Sidoine et Médéric. XI. Une école modèle. XII. Morale. 
 
A NINON 
Les voici donc, mon amie, ces libres récits de notre jeune âge, que je t'ai contés dans les 
campagnes de ma chère Provence, et que tu écoutais d'une oreille attentive, en suivant 
vaguement du regard les grandes lignes bleues des collines lointaines. 
Les soirs de mai, à l'heure où la terre et le ciel s'anéantissaient avec lenteur dans une paix 
suprême, je quittais la ville et gagnais les champs: les coteaux arides, couverts de ronces 
et de genévriers; ou bien les bords de la petite rivière, ce torrent de décembre, si discret 
aux beaux jours; ou encore un coin perdu de la plaine, tiède des embrasements de midi, 
vastes terrains jaunes et rouges, plantés d'amandiers aux branches maigres, de vieux 
oliviers grisonnants et de vignes laissant traîner sur le sol leurs ceps entrelacés. 
Pauvre terre desséchée, elle flamboie au soleil, grise et nue, entre les prairies grasses de la 
Durance et les bois d'orangers du littoral. Je l'aime pour sa beauté âpre, ses roches 
désolées, ses thyms et ses lavandes. Il y a dans celle vallée stérile je ne sais quel air 
brûlant de désolation: un étrange ouragan de passion semble avoir soufflé sur la contrée; 
puis, un grand accablement s'est fait, et les campagnes, ardentes encore, se sont comme 
endormies dans un dernier désir. Aujourd'hui, au milieu de mes forêts du Nord, lorsque je 
revois en pensée ces poussières et ces cailloux, je me sens un amour profond pour cette 
patrie sévère qui n'est pas la mienne. Sans doute, l'enfant rieur et les vieilles roches 
chagrines s'étaient autrefois pris de tendresse; et, maintenant, l'enfant devenu homme 
dédaigne les prés humides, les verdures noyées, amoureux des grandes routes blanches et 
des montagnes brûlées, où son âme, fraîche de ses quinze ans, a rêvé ses premiers songes. 
Je gagnais les champs. Là, au milieu des terres labourées ou sur les dalles des coteaux, 
lorsque je m'étais couché à demi, perdu dans cette paix qui tombait des profondeurs du 
ciel, je te trouvais, en tournant la tête, mollement couchée à ma droite, pensive, le menton 
dans la main, me regardant de tes grands yeux. Tu étais l'ange de mes solitudes, mon bon 
ange gardien que j'apercevais près de moi, quelle que fût ma retraite; tu lisais dans mon 
coeur mes secrets désirs, tu t'asseyais partout à mon côté, ne pouvant être où je n'étais pas. 
Aujourd'hui, j'explique ainsi ta présence de chaque soir. Autrefois, sans jamais le voir 
venir, je n'avais point d'étonnement à rencontrer sans cesse tes clairs regards: je te savais 
fidèle, toujours en moi.
Ma chère âme, tu me rendais plus douces les tristesses des soirées mélancoliques. Tu 
avais la beauté désolée de ces collines, leur pâleur    
    
		
	
	
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